jeudi 30 septembre 2010

Par la fenêtre

J'aime les rebords de fenêtre. Pour tout vous dire, ils sont toute ma vie. J'ai grandi sur ces rebords, à tous les étages de nombreux immeubles, dans de nombreuses grandes villes. Je trouve le monde plus beau quand je le regarde d'un rebord de fenêtre, un verre de scotch à mes côtés et une cigarette à la main. De jour, le soleil semble bien plus brillant ou les nuages plus menaçants. Et de nuit, la lune me semble accessible et les lumières mènent en coeur le plus beau ballet jamais effectué.

Aujourd'hui encore, je me suis retrouvé à la fenêtre, une nouvelle fenêtre sur laquelle je n'étais pas encore grimpé. Les études à l'international, c'est ça, c'est plein de surprises, de bonnes comme de mauvaises. Un stage de trois mois en entreprise, ce n'était pas vraiment une surprise, mais le cadre dans lequel j'ai atterri en fût une. Je m'y sens presque revivre. Il faut dire qu'ici, c'est mon pays. Une terre retrouvée, vallonnée en plein coeur de la forêt noire. Et malgré l'éloignement, je m'y sens bien.

Pourtant, le manque est bien là, les gens que j'avais l'habitude de croiser, mes amis, ma famille et mon amour me manque, mais si je les ai laissé eux derrière moi pour prendre ces trois mois comme un plaisant repos, j'espérais aussi avoir abandonné au pied de mes valises mes démons. Mais il n'en n'est rien. Ils me poursuivent, sortant et entrant par ces fenêtres que je laisse toujours ouvertes, me donnant l'air dont j'ai besoin pour me sentir vivre.

Des jours meilleurs viendront, je le sens je le sais, mais le temps n'est jamais pressé et aime nous faire languir, ça doit être ça, les rudiments de la vie.

samedi 18 septembre 2010

Longue absence

Il nous est parfois nécessaire de prendre du recul, de la distance, de se poser pour faire les choses bien. La vie a un revers cruel, nous mettons toujours des mois à tout bâtir, voire des années pour n'avoir qu'un petit coin de paradis et une seconde suffit à tout détruire, nous laissant à nouveau dans le néant. Finalement, la vie est une longue valse en deux temps, construire et détruire.

J'ai pris le temps moi aussi, j'ai disparu l'histoire d'un sens pour prendre du recul, pour faire les choses bien, à nouveau. Je me suis lancé des défis, j'ai essayé de me bâtir une nouvelle vie, de m'offrir une seconde chance. Mais visiblement, je n'avais pas totalement le pouvoir de décision. Alors comme beaucoup de gens, je suis tombé, j'ai échoué. Non pas pour repartir de zéro, non, mais l'effort de recul que j'avais fait n'a pas été fructueux. Il aurait pourtant pu.

Je regardais le plafond de mon appartement tout à l'heure, allongé sur mon lit en me demandant ce que j'allais bien pouvoir dire pour justifier ma chute, mais je n'ai rien trouvé. « I'm just falling apart ». Le soleil entrait et sortait de la pièce, laissant les lumières danser dans un flot infini de couleur. Comme avant finalement. C'est une sorte d'état latent, que de rester là à regarder, sans même penser. Mais ça avait tant le goût du passé. Au fond je n'ai peut-être pas envie de voir ma vie changer, de changer moi-même. Je me complais peut-être dans ce monde fantaisiste basé sur le passé, je me sens peut-être à mon aise dans le passé. Peut-être n'ai-je tout simplement pas envie de me projeter dans l'avenir, de devenir cette personne tout à fait normale, qu'au fond je sais ne pas être.

On pourrait refaire un monde à coups de peut-être, mais plus le temps passe et plus je reviens vers mes vieux amis, mes vieux ennemis, comme pris au piège dans cette longue valse qui ne cesse de se jouer.