jeudi 31 mars 2011

Ébauche d'un retour ...

Un long silence vaut mieux qu'un long discours pour exprimer les plus pures des émotions, qui malheureusement se font de plus en plus rares en chacun de nous, du moins si je m'en tiens au regard critique que je pointe sur cette société chaque jours. Mais quand je vois certaines personnes s'égarer du droit chemin battu par le troupeau de mouton pour vivre leur rêves, je constate que les choses les plus pures persiste malgré tout en ce monde de plus en plus corrompu.

Oscar Wilde disait que la sagesse prenait source dans le fait d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit. Je n'ai jamais eu de réel rêve.Au fond les miens devaient être tellement simple et insignifiant qu'au premier obstacle, ils ont réussi à m'échapper, si bien qu'aujourd'hui, je ne me souviens même plus de quoi il s'agissait. Dès que je me penche sur moi, que je jette un regard, je reprends la boucle à son origine, avec toujours cette même impression d'errance qui me colle à la peau. Au fond, je peine à savoir réellement qui je suis.


Les projets d'envergure, l'avenir radieux pour lequel on m'a formaté toute ma vie, tout cela m'effraie. C'est une contradiction permanente entre l'envie de progresser, d'évoluer et la peur de le faire, comme un invisible filin qui me retient vers mon passé.

Est-ce le poids des choses les plus lourdes à porter qui nous condamne à toujours se retourner pour chaque pas que l'on fait de plus ? Où est-ce simplement le fait d'avoir une parfaite maitrise de notre passé, quand la main mise sur notre futur est totalement inexistante ?

Je n'aime pas tellement l'idée des grands projets en soi, voir trop loin d'un avenir que l'on sait incertain, et cette peur toujours omniprésente de faire le mauvais choix, qui mine de rien tends à se réduire à mesure que le dit choix se rapproche. En réalité, je ne sais pas, comme d'habitude je suis dans le perpétuel questionnement qui d'ailleurs tourne en rond.

Enfin ca ne vous avance pas à grand chose. J'aurais aimé revenir avec un bel article, construit et sur un sujet passionnant, mais je ne suis pas capable de les écrire donc je me pointe humblement avec un bric-à-brac de mes dernières pensées, comprendra qui pourra.

jeudi 30 décembre 2010

Pour un sourire


Pourquoi vit-on ? Quel est notre place ici-bas, notre intérêt sur cette terre. Les sociétés que nous avons mis des siècles à bâtir nous attribuent toujours une place, mais est-ce vraiment celle qui nous est due ?

Plus j'avance et plus je me pose des questions. Je n'avais jamais vu ou perçu ma vie sous cet angle. En réalité, ces trois dernières années, je ne vivais plus vraiment, je traversais simplement les tempêtes, menant de front mes combats, avançant pour avancer sans savoir où tout cela me mène. Je ne voulais pas me retourner, car le passé n'a en lui que son lot de malheur, mais ai-je vraiment envie de progresser ?

Je n'aime pas la vie, je suis un éternel rêveur et je ne me complais que dans l'irréel univers de mes rêveries. Chaque jour, je me pose encore plus de questions que le précédent, des questions qui certainement n'ont pas de réponses. J'essaye de me trouver une place, ma place, la vraie, mais j'ignore par où commencer. Je vais, je viens, je m'abandonne à bon nombre d'expériences, le plus souvent en dépit du bon sens, et j'ai beau creuser, jamais je ne parviens à trouver mes réponses. Je devrais peut-être partir des réponses qui viennent à moi pour trouver les questions ?

La vie, on me l'a toujours présentée comme la quête du bonheur. Un long périple où tout ce à quoi nous aspirons vise à trouver le bonheur. Faire de belles études pour avoir un emploi qui nous plait, trouver la dite âme sœur, fonder une famille, le tout sans secousses. Le bonheur, le fameux bonheur que l'on se tue à chercher en vain. Et si pour être heureux, il suffisait de ne rien faire, de ne jamais essayer de remplir la charte de la vie "parfaite" ?

Je me sens l'âme d'un artiste, un artiste sans public dont l'univers devient réalité et qui n'a besoin de rien ni personne. Je me sens l'âme du spectateur, qui d'un œil lointain regarde se dérouler sa propre vie. Je me sens âme errante et perdue. Je ne me sens pas en quête de bonheur, je ne veux pas d'un sempiternel mythe pour guider mes pas. Je me sens l'âme d'un rêveur, en quête d'un simple sourire qui dessinera mon chemin.

Mais où je vais, pour qui, pourquoi ?

samedi 16 octobre 2010

Jour de pluie, anorexie ...

La dernière fois, je vous racontais combien les rebords de fenêtre pouvaient m'inspirer. Et bien, pour tout vous dire, il en vas de même des journées maussades et pluvieuses. Je me demande bien ce qui peut autant m'attirer dans ce genre de temps. Pour tous les gens que j'ai pu croiser, la grisaille est synonyme de mauvaise humeur, de petites déprimes ... Pour moi c'est tout l'inverse, lorsque le temps est gris, je me sens bien, comme protégé par les nuages. Cela peut-être bête à dire, mais mes problèmes me semblent moins lourds à porter, moins présents quand le soleil se fait absent.

Toute la semaine passée, je me suis fait une montagne d'un simple chiffre, comme à mon habitude. Je n'aurais peut-être pas dû monter sur cette balance, mais le fait est, qu'elle m'a fait les yeux doux. Jusque là, je commençais lentement à me sentir mieux dans mon corps, ce qui de vous à moi était une avancée exceptionnelle, mais finalement je me rends compte que rien ne me convient jamais. J'étais persuadé que j'avais pris du poids, je me voyais un peu plus en chair dans le miroir (sans pour autant exagérer). Alors je me suis dit, et à tort, que de savoir combien j'avais gagné ne pourrait pas me faire le moindre mal. Il faut bien avouer que j'étais dans le faux.

Le chiffre maudit qu'a affiché cette balance a eu à peu près l'effet d'une bombe sur moi, démoralisant au possible. 40 kilos et quelques grammes, je suis une vraie crevette ! Mais là n'est pas tellement mon problème, il y en a eu des biens pires, croyez-moi. Le problème est que l'image que j'avais de moi et qui se dessinait de manière positive a complètement changée. Je ne me vois plus à peu près bien, à peu près normal. Chaque fois que je passe devant ce maudit miroir, je vois tous mes os un à un ressortir comme si ils cherchaient véritablement à s'échapper. Alors qu'au fond de moi, je sais pertinemment que je n'ai pas changé.

Je pensais qu'avec le temps, je finirais par apprendre de mes erreurs, mais là encore, c'était un énorme leurre. En écrivant cet article, j'ai d'ailleurs fait deux lapsus qui méritent sans doute d'être soulignés : j'ai d'abord écrit que "je me sentais mieux dans mon gros" au lieu de corps, puis que "je sais pertinemment que je n'ai pas mangé", au lieu de "changé". Quand je me suis relu, j'ai bien senti que c'était considérablement révélateur, mais je ne suis pas parvenu à tirer de tout ça la moindre conclusion. C'est tellement encré en moi que je ne distingue pas ce qui est de ce qui devrait être. Je ne parviens même plus à voir ce qui est en permanence sous mon nez.

J'avais l'impression que tout cela s'éloignait doucement de moi, mais il n'en est rien. Le fait que je stagne, tout comme les nuages un jour de grisaille.

jeudi 30 septembre 2010

Par la fenêtre

J'aime les rebords de fenêtre. Pour tout vous dire, ils sont toute ma vie. J'ai grandi sur ces rebords, à tous les étages de nombreux immeubles, dans de nombreuses grandes villes. Je trouve le monde plus beau quand je le regarde d'un rebord de fenêtre, un verre de scotch à mes côtés et une cigarette à la main. De jour, le soleil semble bien plus brillant ou les nuages plus menaçants. Et de nuit, la lune me semble accessible et les lumières mènent en coeur le plus beau ballet jamais effectué.

Aujourd'hui encore, je me suis retrouvé à la fenêtre, une nouvelle fenêtre sur laquelle je n'étais pas encore grimpé. Les études à l'international, c'est ça, c'est plein de surprises, de bonnes comme de mauvaises. Un stage de trois mois en entreprise, ce n'était pas vraiment une surprise, mais le cadre dans lequel j'ai atterri en fût une. Je m'y sens presque revivre. Il faut dire qu'ici, c'est mon pays. Une terre retrouvée, vallonnée en plein coeur de la forêt noire. Et malgré l'éloignement, je m'y sens bien.

Pourtant, le manque est bien là, les gens que j'avais l'habitude de croiser, mes amis, ma famille et mon amour me manque, mais si je les ai laissé eux derrière moi pour prendre ces trois mois comme un plaisant repos, j'espérais aussi avoir abandonné au pied de mes valises mes démons. Mais il n'en n'est rien. Ils me poursuivent, sortant et entrant par ces fenêtres que je laisse toujours ouvertes, me donnant l'air dont j'ai besoin pour me sentir vivre.

Des jours meilleurs viendront, je le sens je le sais, mais le temps n'est jamais pressé et aime nous faire languir, ça doit être ça, les rudiments de la vie.

samedi 18 septembre 2010

Longue absence

Il nous est parfois nécessaire de prendre du recul, de la distance, de se poser pour faire les choses bien. La vie a un revers cruel, nous mettons toujours des mois à tout bâtir, voire des années pour n'avoir qu'un petit coin de paradis et une seconde suffit à tout détruire, nous laissant à nouveau dans le néant. Finalement, la vie est une longue valse en deux temps, construire et détruire.

J'ai pris le temps moi aussi, j'ai disparu l'histoire d'un sens pour prendre du recul, pour faire les choses bien, à nouveau. Je me suis lancé des défis, j'ai essayé de me bâtir une nouvelle vie, de m'offrir une seconde chance. Mais visiblement, je n'avais pas totalement le pouvoir de décision. Alors comme beaucoup de gens, je suis tombé, j'ai échoué. Non pas pour repartir de zéro, non, mais l'effort de recul que j'avais fait n'a pas été fructueux. Il aurait pourtant pu.

Je regardais le plafond de mon appartement tout à l'heure, allongé sur mon lit en me demandant ce que j'allais bien pouvoir dire pour justifier ma chute, mais je n'ai rien trouvé. « I'm just falling apart ». Le soleil entrait et sortait de la pièce, laissant les lumières danser dans un flot infini de couleur. Comme avant finalement. C'est une sorte d'état latent, que de rester là à regarder, sans même penser. Mais ça avait tant le goût du passé. Au fond je n'ai peut-être pas envie de voir ma vie changer, de changer moi-même. Je me complais peut-être dans ce monde fantaisiste basé sur le passé, je me sens peut-être à mon aise dans le passé. Peut-être n'ai-je tout simplement pas envie de me projeter dans l'avenir, de devenir cette personne tout à fait normale, qu'au fond je sais ne pas être.

On pourrait refaire un monde à coups de peut-être, mais plus le temps passe et plus je reviens vers mes vieux amis, mes vieux ennemis, comme pris au piège dans cette longue valse qui ne cesse de se jouer.